Georges DUMOULIN

1899 – 1977

georges dumoulin
© Collection privée Georges DUMOULIN.

 

Jeunesse

Né en 1899 à Pagny-le-Château (Côte d’Or). Grandit à Mouchard (Jura). Prépare son concours d’instituteur quand il est incorporé, en avril 1918, au 35ème Régiment d’Infanterie. Nommé au grade d’aspirant en septembre 1918, l’armistice est signé au moment où il est à peine formé. Il obtient son premier poste d’instituteur en 1921 à L’île-sur-le-Doubs puis quelques mois après à Besançon, où il restera 36 ans.

Parcours Seconde Guerre mondiale

Capitaine de réserve mobilisé en septembre 1939. Envoyé sur la frontière suisse pendant quelques mois puis dans l’Aisne après l’invasion allemande. Mène une contre-attaque le 12 juin 1940 au sud de Collinance, qui lui vaudra en 1946 la Croix de Guerre avec Palme, mais dès lors la captivité. Conduit à l’Oflag VIII A (Haute-Silésie). Libéré en août 1941 suite aux accords franco-allemands qui permettent le rapatriement de prisonniers français nés avant 1900.
Prend le commandement provisoire du Dépôt 85 de Besançon de sa création à l’arrivée du lieutenant-colonel Edmé Pinseau le 16 décembre 1944, puis est chargé de discipline jusqu’à sa démobilisation le 1er octobre 1945.

Post-guerre

Nommé directeur de l’École normale d’application en 1946, poste qu’il occupe jusqu’à sa retraite en 1957.

Famille

Marié en 1922 à Marie Ucelli. Deux enfants.

 

Éléments retracés grâce à son dossier militaire conservé au Service Historique de la Défense (Vincennes)* et à notre rencontre avec sa fille, Françoise Monet-Dumoulin.
* GR 8YE 112178, cote et références aimablement fournies par Pascal POIVEY, gendarme responsable photothèque SHD.

 

Extraits du témoignage de sa fille (interview du 03.08.2015) relatant ses souvenirs liés à son père et à la captivité allemande à la citadelle :

Ça n’a pas été la meilleure partie de sa vie. Il a beaucoup souffert des conditions dans lesquelles vivaient ces prisonniers. À l’époque, j’entrais en 3ème. Je trouvais un père très accablé, très accablé par ses fonctions dont il se demandait ‘Suis-je capable de les assumer ? Je n’arrive pas à les nourrir, je n’arrive pas à les chauffer’. Il avait l’impression de n’avoir aucun pouvoir pour les faire manger. Il en a gardé un souvenir accablé. Je crois qu’il a été heureux en quelque sorte d’être déchargé de cela pour reprendre sa carrière normale. Mon père était un homme très discret, il ne nous en parlait très peu. Oui, il était très malheureux du malheur des autres et de l’impossibilité dans laquelle il était de faire mieux. Mais il n’en parlait quasiment pas, je crois qu’il portait une responsabilité personnelle, même s’il n’en avait pas le pauvre, de cette mauvaise organisation. Je dois dire, pouvait-on vraiment faire mieux ? Je crois qu’il a porté ça comme un fardeau, je ne dirais pas une honte mais un fardeau.